CNTPE - Confédération Nationale des Très Petites Entreprises
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Antennes départementales

Passe sanitaire : Une décision inadmissible pour les entreprises

Après la décision du Conseil constitutionnel (et en attendant, parce que rien n’est jamais simple en France, les décrets qui préciseront exactement l’esprit de la loi), le passe sanitaire va prendre sa pleine place dans notre société. Et ce qu’il représente nous inquiète terriblement, nous, les dirigeants de petites entreprises. Parce qu’une nouvelle fois, nous sommes face à des décisions qui ne tiennent pas compte du terrain. Nous sommes devant des responsabilités que nous n’avons pas demandées et qui vont terriblement impacter notre activité. Alors qu’on parle de reprise économique, alors qu’on souhaite que l’activité reprenne, ce sont de nouvelles contraintes qui nous sont imposées. Le technocratique a parlé et ce n’est jamais bon quand il s’exprime. 

Soyons clairs : la vaccination est essentielle. La question ne se pose pas dans ces termes. Mais nous demander de jouer le triste rôle de vérificateur, d’aller fliquer nos salariés, de risquer de nous retrouver devant des procédures longues et coûteuses, nous ne pouvons l’accepter. Et de telles procédures ne peuvent que renforcer la méfiance, la défiance, devant les mesures mises en place. Obliger des citoyens à contrôler d’autres citoyens (une mission qui revient aux forces de l’ordre) n’est pas le meilleur moyen de garantir l’harmonie dans une société déjà profondément troublée. Plus que jamais nous avons besoin d'unité, hors ce passe sanaitaire va mettre les citoyens face à face.

Voilà que le gouvernement transfère aux entrepreneurs la responsabilité de contrôler sa politique sanitaire ! Quel manque de courage, quel manque de sens des réalités.

Nous n’avons pas le temps, pas les moyens et pas l’envie de nous livrer à des vérifications. Nous ne pouvons pas imaginer de nous priver d’un de nos salariés. Quand on est 3, 4 ou 5 dans une entreprise, c’est prendre le risque de perdre un chantier, un marché, de ralentir l’activité.

D’autre part, aujourd’hui, un peu plus de la moitié de la population est vaccinée : nous devrions donc suspendre la moitié de nos effectifs ?  Un peu de serieux! On ne peut pas travailler dans ces conditions.

Le passe sanitaire revient aussi à interdire à la moitié de la population de fréquenter les commerces, les restaurants, les bars… Donc à nous priver de la moitié de nos clients potentiels. Et on parle de reprise économique ? Ce n’est pas sur nous, qui sommes en première ligne pour faire redémarrer l’économie française, que doit peser ce poids. C’est inadmissible de nous imposer cela. 

Le Conseil constitutionnel a censuré la rupture du CDD ou du contrat d’intérim avant leur terme. C’est bien le signe que quelque chose ne fonctionne pas.
Il a validé la procédure de suspension de contrat de travail sans rémunération pour les CDI. C’est ouvrir le champ à des contestations devant les tribunaux qui risquent de mettre en péril les entreprises déjà fragilisées par la crise sanitaire. 
Tout devient excessif, disproportionné.
On nous demande encore et toujours de prendre et d’assumer tous les risques à la place de l'Etat.
Ce n’est pas le bon message à envoyer en ce moment sauf à vouloir atiser un feu qui couve. 

 

JF FERRANDO
Président CNTPE


 

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